Le mariage d’enfants a des conséquences dévastatrices sur la vie des enfants, particulièrement celle des filles. Le Burkina Faso a l'un des taux de mariage d'enfants les plus élevés au monde. Plan international Burkina Faso est une organisation de défense des droits des enfants dans le pays.
La promotion et la protection des droits des enfants, particulièrement des filles, a toujours été l’objectif premier de Plan International au Burkina Faso. Ainsi, il s’est engagé fortement avec d’autres acteurs à accompagner le gouvernement dans sa lutte contre l’un des problèmes qui minent le développement harmonieux de l’enfant.
Cette pratique entrave le développement personnel et les perspectives d'avenir des enfants, spécialement des filles. Elles peuvent les priver de leur enfance, de leur éducation, de leurs droits en santé sexuelle et reproductive, et les exposer à un risque accru de violence sexuelle au sein du mariage avec des conséquences au niveau physique et psychologique.
Les causes du mariage des enfants notamment des filles dans notre pays à l’instar d’autre pays de la sous-région ouest-africaine sont multiples. On peut retenir
essentiellement la pauvreté des familles, les méconnaissances de leurs droits par les enfants eux-mêmes, la persistance des inégalités et normes de genre profondément enracinées.
Au Burkina Faso, les enfants sont vulnérables à diverses formes de violence, notamment la violence sexuelle, du fait de leur dépendance et de leur manque de pouvoir. Les enfants sont parfois victimes d'exploitation sexuelle, notamment la prostitution forcée, le trafic sexuel et l'exploitation en ligne.
Les enfants issus de milieux socioéconomiques défavorisés ont souvent moins d'accès aux ressources essentielles telles que l'éducation, les soins de santé, une nutrition adéquate et un logement sûr, ce qui peut les exposer à un risque accru de violence. Les enfants non scolarisés ou peu scolarisés et ceux en situation de rue sont souvent plus vulnérables à l'exploitation et à la violence.
Les violences sexuelles sont souvent sous-déclarées en raison de la stigmatisation, du manque d'accès aux services de santé et de la peur de représailles. En plus, la pauvreté dans le pays fait que les services de protection de l'enfance peuvent être limités dans certaines régions du Burkina Faso.
L'accès à des services de santé mentale, de soutien psychosocial et juridique pour les enfants victimes de violence est aussi limité, ce qui peut avoir des conséquences à long terme sur leur bien-être émotionnel et psychologique et peut entraver leur rétablissement et leur capacité à signaler les abus.
Le Burkina Faso a vu l'émergence d'efforts de mobilisation communautaire et d'organisations de la société civile qui travaillent activement pour sensibiliser aux conséquences du mariage des enfants et à la fin de sa pratique.
Par exemple, la Coalition Nationale contre le Mariage des Enfants au Burkina (CONAMEB) créée en 2013 dont fait partie Plan International Burkina, est une faîtière d’associations et d’ONG nationales et internationales qui œuvrent à la fin du mariage d’enfants au Burkina Faso. Son plaidoyer a abouti à l’adoption en Conseil des Ministres d’un projet de loi portant Code des personnes et de la famille au Burkina Faso dont l’une des innovations majeures est le fait d’instaurer l’âge légal du mariage à 18 ans accomplis pour les deux sexes.
Bien que cela puisse prendre du temps, des progrès dans les attitudes culturelles et sociales ont été observés. De plus en plus, le gouvernement est fortement engagé dans la lutte contre les mariages d'enfants et des violences sexuelles faites aux enfants au travers de mesures préventives, de renforcement des systèmes de protection de l'enfance, de sensibilisation à la violence sexuelle et à la promotion de l'égalité des sexes. L’adoption en Conseil des Ministres de l’avant-projet de Loi constitue une des preuves cette volonté manifeste du gouvernement. Cela montre que des progrès peuvent être réalisés grâce à l'engagement de tous les acteurs/actrices.
La collaboration entre le gouvernement, la société civile, les médias, les écoles, les familles et les leaders communautaires est cruciale pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et des lois visant à prévenir et à éliminer la violence basée sur le genre et contribuer à changer les attitudes sociales contre la violence sexuelle. Il en est de même pour la mobilisation contre la pratique des mariages d’enfants qui constitue également un terreau fertile pour la croissance des violences basées sur le genre.
En outre, il est important de sensibiliser les enfants et les adolescent(e)s à leurs droits et de les impliquer à la prévention de la violence et à la promotion de l'égalité des genres. Les témoignages des survivants et des victimes de mariages d’enfants sont importants pour la sensibilisation et la compréhension du public et peuvent catalyser des actions pour mettre fin à ces pratiques.
A cet effet, Plan International s’est engagé dans plusieurs initiatives visant à trouver des solutions durables à la problématique. Entre autres, aux cotés d’autres structures, elle s’est engagée dans une initiative qui, a termes devrait relever l’âge du mariage légal à 18 ans pour les filles au Burkina.
Bien que les défis demeurent, la mobilisation mondiale contre le mariage d’enfants offre des raisons d'espérer que les choses peuvent changer et que des progrès significatifs peuvent être réalisés dans la lutte contre les mariages d'enfants, garantissant ainsi un avenir meilleur et plus sûr pour les enfants en garantissant leur droit à grandir dans un environnement protecteur, respectueux au Burkina Faso et au-delà.
*UNICEF-UNFPA: Profil de pays 2021: programme mondial UNFPA-UNICEF visant à mettre fin au mariage d’enfants, Burkina Faso, Mettons fin aux mariages d’enfant.